ASSOCIATION ANGHILAU


Associação Anghilau 

Combattre, Construire et Enseigner

QUI SOMMES-NOUS ?
L'ASSOCIATION ANGHILAU
L'Association ANGHILAU a pour mission de contribuer à l'éducation des enfants et des jeunes de Suzana, ainsi qu'au développement de cette communauté.

L'Association ANGHILAU est née du Projet KASSUMAI et du lien profond que la famille Rei Vilar entretient avec Suzana. Ce lien remonte à la guerre d'indépendance de la Guinée-Bissau (1969-1970), lorsque le capitaine Luís Filipe Rei Vilar a fondé la première école de Suzana durant sa mission dans cette région.

Mort au combat, son héritage dans l'éducation des enfants de Suzana continue d'inspirer l'Association Anghilau, qui se consacre aujourd'hui à perpétuer son œuvre et à investir dans l'avenir.

Ainsi, l'Association Anghilau renforce les liens d'amitié et de solidarité avec la Guinée-Bissau, l'un des pays les plus pauvres du monde, en promouvant tout particulièrement l'éducation.

OÙ SE SITUE SUZANA?
Suzana est un village de Guinée-Bissau situé à environ 15 km de la côte atlantique, dans la région de Cacheu et à 10 Km de la frontière avec le Sénégal.

La région est habitée par les Feloupes, un groupe ethnique qui occupe une partie de la région de Cacheu, en Guinée-Bissau, et de la Casamanca, au Sénégal, couvrant le territoire situé entre les rivières Casamance et Cacheu.

En plus de la pêche, les Feloupes cultivent du riz, du manioc, de la noix de cajou, de l'huile et du vin de palme, ainsi que des patates douces, activités qui soutiennent leur économie et leur mode de vie traditionnel.
PROJET KASSUMAI
La rencontre des trois frères du Capitaine Rei Vilar, Manuel, Duarte et Miguel, lors du pèlerinage qu'ils ont effectué en mémoire de leur frère Luís en janvier 2017 avec la communauté felupe de Suzana, en particulier la visite qu'ils ont faite au Jardin-École, installé dans la petite école que leur frère Luís avait fait construire, les a liés à ce village et à ces enfants qui sont l'avenir de ce pays, dont les besoins sont extrêmes à tous les niveaux.
C'est ainsi qu'est né le Projet Kassumai, nommé ainsi d'après la salutation Felupe, qui, par un seul mot, transmet des vœux de Paix, de Bonheur et de Liberté à la personne saluée. La réponse à cette salutation est "Kassumai Kep", où "Kep" signifie "pour toujours".
En 2020, après la rénovation du Jardin-École, le Projet Kassumai a donné naissance à l'Association Anghilau — qui signifie "enfant" en langue Felupe — se consolidant comme une nouvelle entité dédiée au soutien et au développement éducatif de la communauté locale.

C'est le rêve qui nous porte...
C'est le rêve qui nous porte,
Émus et muets.
Arrivons-nous?
N'arrivons-nous pas?
Qu'il y ait ou qu'il n’y ait pas de fruits…
C'est le rêve qui nous porte.


Ayons la foi de ce que nous avons.
Ayons l'espérance de ce que nous n’aurons peut-être pas.
Donnons notre âme avec la même joie
À ce que nous ignorons
Et à ce qui fait le quotidien.

– Arrivons-nous?
 - N'arrivons-nous pas?


 - Nous partons !
 - Nous allons!
 - Nous sommes !
Sebastião da Gama
(Traduction libre de Manuel Rei Vilar)
UN GARÇON DE CASCAIS
Luís Filipe Rei Vilar est né à Cascais le 12 novembre 1941 et a été tué au combat dans la région de Suzana le 18 février 1970. Il avait 28 ans. Il était marié et père de deux jeunes enfants : Tiago et João Luís.
Luís était un capitaine de l'arme de cavalerie, formé à l'Académie Militaire à Lisbonne. Lors de sa première mission en tant que capitaine, Luís Filipe Rei Vilar a commandé, de juillet 1969 jusqu'au jour de sa mort, la Compagnie de Cavalerie 2538, basée dans la section de Suzana.
La reconnaissance des Felupes pour l'action du Capitaine Rei Vilar, notamment dans la construction des deux écoles et la protection des enfants en particulier, ainsi que de la population de Suzana en général, fait encore partie aujourd'hui de la mémoire des Felupes.

COMPAGNIE DE CAVALERIE 2538
L'Association Anghilau, précédemment Projet Kassumai, est née du lien que la famille Rei Vilar a maintenu avec Suzana, en raison du fait que sa première école a été fondée par le Capitaine Luís Filipe Rei Vilar, lors de sa mission en 1969-1970 pendant la guerre d'outre-mer en Guinée-Bissau.
La devise de la Compagnie de Cavalerie 2538, mobilisée en Guinée et commandée par le Capitaine Rei Vilar, était :
"Combattre, Construire et Enseigner."
Le Capitaine Rei Vilar a passé très peu de temps à Suzana, mais durant sa mission, il a construit deux écoles : l'une à Suzana et l'autre à Bogim. Les enfants étaient transportés par les soldats portugais dans un rayon de 5 km pour aller à l'école et rentraient chez eux à la fin de la journée après avoir partagé le repas des soldats. Les Felupes ont gardé jusqu'à aujourd'hui en mémoire l'action du Capitaine Rei Vilar.

En avril 2016, l'un d'entre nous, les frères du Capitaine Rei Vilar, a reçu un e-mail d'un inconnu. C'était d'un étudiant en doctorat qui se trouvait dans les terres Felupes, recueillant des informations sur les questions de santé dans cette région, plus précisément dans un village du Cacheu portant un nom de femme, Suzana, dans le nord de la Guinée-Bissau.

Pendant ce travail qui dura quatre mois, Luís Costa, c'était le nom de cet étudiant, interrogeait la population de cette communauté. Il ne nous connaissait pas et n’avait jamais entendu parler de nous ni de notre frère Luís. Mais en interviewant la population de Suzana, il entendait à plusieurs reprises des références à un certain Capitaine Rei Vilar que les Felupes se souvenaient avec beaucoup de dévotion.

Luís Costa a eu la curiosité de savoir qui était ce Capitaine Rei Vilar et a cherché sur Internet. Et grâce à un blog “Camaradas da Guiné”, auquel nous étions abonnés, il a pu obtenir l’e-mail de l’un de nous. Le texte de l’e-mail qu’il nous a envoyé mentionnait les nombreuses références faites par la population de Suzana au Capitaine Rei Vilar et les bons souvenirs que gardaient les habitants de Suzana qui considéraient notre frère comme un homme bon ; cela, 46 ans après que Luís ait été tué en combat lors d’une opération militaire près de la frontière avec le Sénégal.

Luís n'était revenu qu’une seule fois dans la métropole durant son service. À ce moment-là, il a amené chez nous, à notre table, un homme de l’ethnie felupe qui faisait partie des guides de la compagnie de cavalerie qu’il commandait. Il s’appelait António Blata et avait à peu près le même âge que notre frère. Nous connaissions déjà les Felupes depuis 47 ans car notre frère Luís nous en avait parlé avec beaucoup d'enthousiasme pendant son séjour dans la métropole.

Luís nous avait parlé de leurs traditions guerrières et de la Luta Felupe. Il nous avait montré de nombreuses photos de Suzana et de ses habitants qui, même si nous ne les connaissions pas, resteraient à jamais gravées dans nos mémoires. Enfin, il nous avait parlé de la salutation des Felupes : "Kassumai", qui, en un seul mot, intègre trois vœux : "Liberté, Paix et Bonheur", et dont la réponse est "Kassumai Kep", ce qui signifie "Pour toujours".

Le message que nous avons reçu de Luís Costa en avril 2016 nous a surpris, et la question qui s'est immédiatement posée fut : que faire ? Et la réponse des trois fut unanime et spontanée : allons à Suzana. Si les Felupes se souviennent de notre frère avec tant d'affection, ils méritent toute notre estime et notre visite. Ce sont nos amis ! Allons à Suzana !

Mais attention, aller à Suzana n’est pas comme aller à Paris ou à Bruxelles. Suzana est un village perdu au milieu de l’Afrique et le voyage devait être bien organisé. Pour cela, il a été nécessaire de longues conversations avec notre seul contact, Luís Costa, afin de bien préparer notre voyage. De plus, il aurait été imprudent de partir pendant la saison humide et il valait mieux attendre la saison sèche.

Ainsi, en janvier 2017, nous avons fait nos valises et sommes partis pour visiter les Felupes de Suzana et connaître les souvenirs et mémoires qu’ils gardaient de notre frère Luís, le Capitaine Rei Vilar. Mais Suzana n’a ni magasins, ni restaurants, et encore moins d’hôtels. Luís Costa nous a suggéré de prendre contact avec la Mission Catholique pour nous accueillir. Et c’est là que nous avons trouvé refuge, dans des cabanes attenantes à la Mission, où il y avait un filet d’eau pour nous laver, ce qui en soi était un luxe, et des nattes où nous pouvions poser nos sacs de couchage.

L’avion nous a emmenés de Lisbonne à Bissau.

À Bissau, nous avons passé trois jours dans un hôtel pour organiser notre voyage avec notre guide felupe Adriano Djamam, également recommandé par Luís Costa, et pour louer un véhicule suffisamment robuste pour nous emmener à Suzana. Les 120 premiers kilomètres de voyage se sont faits relativement bien, bien que nous ayons dû changer de véhicule au début du parcours.

De Bissau à São Domingos, la ville la plus proche de Suzana, les routes étaient relativement bonnes contrairement aux 35 derniers kilomètres, de São Domingos à Suzana, qui ont pris plus de 4 heures à cause de la route en terre qui était presque impraticable, pleine de trous, de fissures et sans aucune protection sur les bords, ce qui rendait l’avancée du véhicule difficile.

Mais cela en valait la peine, car à notre arrivée à Suzana, nous avons été accueillis par des centaines d'enfants qui bordaient la route, et par les enseignants de l’école de Suzana. Tous les enfants, propres et impeccablement habillés, chantaient et tapaient des mains pour nous souhaiter la bienvenue. Nous ne nous attendions pas à un accueil aussi chaleureux, aussi émouvant.

Nous avons passé cinq jours à Suzana où nous avons rencontré beaucoup de gens, entre autres, le Père José Fumagalli, plus connu sous le nom de Père Zé, Prêtre de Suzana depuis des dizaines d'années, qui avait encore connu notre frère Luís et nous a relaté, entre autres, son action dans le village et les événements du jour de sa mort. Ensuite, nous avons embrassé les enfants de Blata et rencontré les "Homens Grandes". Là, nous avons entendu de nombreuses histoires de la bouche des anciens, confirmant que, au-delà des préoccupations militaires, notre frère se souciait sincèrement de la vie des habitants de Suzana. C’est là que nous avons confirmé que Luís avait fait construire la première école de Suzana.

Nous avons également appris que les enfants étaient recueillis tous les jours dans un rayon de 5 km pour aller à l’école et qu’ils mangeaient la soupe des soldats au camp, avant d’être ramenés à leurs cases par les soldats. Et comme ils mangeaient de la soupe avec les soldats, ils étaient, et sont toujours, appelés "soupitos".

Le premier jour, nous avons visité l’école que Luís avait fait construire. Bien qu'elle fût dans un état de délabrement, elle fonctionnait encore comme une maternelle. Le mobilier était rare, constitué de bancs alignés où les enfants de 4 à 6 ans ne pouvaient que chanter, taper des mains et bouger leurs petites jambes d'un côté à l'autre. De plus, ils ne pouvaient rien faire d’autre : ni écrire, ni dessiner, ni même apprendre les lettres ou les chiffres.

Tout cela nous a beaucoup impressionnés et nous a motivés à aider ces enfants dans ce qui est primordial pour l’être humain : l’Éducation ! Ces enfants seront demain les hommes et les femmes de ce petit pays, l’un des plus pauvres du monde, et ils ont besoin d’aide.

À la fin de notre séjour, nous avons décidé spontanément de mettre en place un projet de parrainage en collaboration avec la Mission Catholique pour améliorer l’éducation de ces enfants, d’autant plus que les Felupes de Suzana ne se sont pas fait prier et nous ont demandé de l'aide, et nous savons tous qu’il manque tout dans ce pays où il y a tant de problèmes et de besoins. Ce fut le début du Projet KASSUMAI. Ainsi, avec la Mission Catholique et l’école de Suzana, nous avons organisé une séance photo. Chaque enfant a été photographié avec son nom et sa date de naissance écrits sur un papier. Ce ne fut pas facile car certains avaient peur d’être photographiés. Après notre retour, nous avons réuni nos amis les plus proches et nos familles pour un déjeuner de convivialité afin de leur raconter notre voyage.

Nous avons réalisé un film sur l'histoire de Luís et sur Suzana.

Et nos amis ont partagé notre émotion et ont compris notre objectif : aider les enfants de Suzana. Leur donner une éducation ! Savoir lire, compter et écrire est essentiel pour chaque être humain, mais aller encore plus loin, apprendre un métier est aussi très utile. Et tous ont compris. Et tous se sont proposés pour aider et parrainer les enfants que nous avions photographiés.

Jusqu'en 2020, avec le soutien des parrains et des bienfaiteurs, le Jardin-École a subi une transformation significative. Les murs intérieurs et extérieurs ont été peints, le toit endommagé a été remplacé par un nouveau toit en tôle de zinc traditionnelle, et le sol en terre battue a été recouvert de carreaux. Les portes ont été réparées, et les anciennes latrines, qui étaient dans un état déplorable, ont été remplacées par de nouvelles installations, désormais équipées de fosses septiques modernes.

De plus, un mobilier adapté à l’éducation préprimaire a été acquis, composé de 10 tables hexagonales et 60 chaises, pour accueillir les 60 enfants qui fréquentaient le Jardin-École à l’époque. Deux pergolas ont été construites pour servir de salle à manger et de récréation, offrant un abri tant les jours de soleil que de pluie. Le terrain autour a été nettoyé, et une clôture a été installée pour assurer une plus grande sécurité aux enfants. Ces améliorations ont abouti à un environnement plus sûr, stimulant et sain pour le développement des enfants.

Et c’est ainsi que le Projet Kassumai est né, réunissant nos amis et nos familles qui ont contribué à la reconstruction du Jardin-École de Suzana. Rien ne se fait par hasard ! Le Blogue des Combattants de Guinée-Bissau rappelle qu’en plus des lectures historiques et politiques de la guerre coloniale, il existe de nombreuses histoires personnelles de ceux qui ont combattu, de ceux qui étaient là, de ceux qui n’étaient pas là, de ceux qui ont vu des gens mourir de près, et de ceux qui ont perdu des membres de leur famille. Cette histoire fait partie du dernier type de lectures. Ce qui est certain, c’est que les Felupes de Suzana, et la famille Rei Vilar partagent la même mémoire de notre Luís, qui pour eux sera toujours le Capitaine Rei Vilar, le Capitaine des Noirs, comme ils l’appelaient. Et de ce partage est né un petit exemple de la manière dont la mémoire de quelqu'un, qui est parti il y a 50 ans, peut être transformée utilement en amitié et solidarité entre les peuples.

En 2020, nous sommes retournés à Suzana, mais cette fois-ci, nous étions 12, entre marraines, parrains et amis du Projet Kassumai. Nous y allions pour inaugurer le Jardin-École. Le Directeur de l’école de Suzana a insisté pour donner le nom de notre frère au Jardin-École, qui a été baptisé "Jardin-École Capitaine Luís Filipe Rei Vilar".Le 18 février 2020, pour le 50ème anniversaire de la mort du Capitaine, jour pour jour, et à l'initiative de la Direction de l’Assemblée scolaire de Suzana, le Jardin-École a été inauguré sous le nom de "Jardin-École Capitaine Luís Filipe Rei Vilar". 

Avec le succès assuré de notre Projet, nous avons voulu continuer à aider Suzana. Pas seulement les enfants, mais aussi les jeunes et même la Communauté.

Et c'est ainsi que l'Association Anghilau a été créée en février 2020.

UN GARÇON DE CASCAIS
Luís Filipe Rei Vilar est né à Cascais le 12 novembre 1941 et a été tué au combat dans la région de Suzana le 18 février 1970. Il avait 28 ans. Il était marié et père de deux jeunes enfants : Tiago et João Luís.
Luís était un capitaine de l'arme de cavalerie, formé à l'Académie Militaire à Lisbonne. Lors de sa première mission en tant que capitaine, Luís Filipe Rei Vilar a commandé, de juillet 1969 jusqu'au jour de sa mort, la Compagnie de Cavalerie 2538, basée dans la section de Suzana.
La reconnaissance des Felupes pour l'action du Capitaine Rei Vilar, notamment dans la construction des deux écoles et la protection des enfants en particulier, ainsi que de la population de Suzana en général, fait encore partie aujourd'hui de la mémoire des Felupes.

COMMENT TRAVAILLONS-NOUS ?
RESSOURCES FINANCIERES
Les ressources financières de l'Association Anghilau proviennent principalement des dons réguliers des membres qui parrainent les enfants de l'école maternelle de Suzana.
Actuellement, le montant du don de parrainage est de 15 € par mois, ce montant incluant déjà la cotisation annuelle de 10 € ainsi que les frais d'adhésion à l'Association, également de 10 €.
L'Association Anghilau peut également recevoir des dons de membres ou même de personnes non membres, ainsi que des subventions de diverses entités, telles que celles liées aux projets de l'Association Anghilau avec la municipalité de Cascais (Projet Cascais-Suzana).

Les besoins à Suzana
L'aide de l'Association Anghilau est dirigée en fonction des besoins communiqués par la communauté de Suzana, à travers la Mission Catholique et la Commission de Suivi locale. 
Nos principaux soutiens comprennent :
 - Éducation :
 - La Fourniture de matériel scolaire : livres, cahiers, crayons, stylos, sacs à dos, jouets, jeux éducatifs et autres matériaux essentiels.
 - Le mobilier : chaises, tables, tableaux.Entretien des installations scolaires :
 - Les peintures, portes, toits ; installation de pergolas, lavabos, toilettes et fosses septiques.Alimentation :
 - Fourniture quotidienne d'un repas chaud pour tous les élèves de l'école maternelle.Santé :
 -Transport des malades;
 - Organisation de Cours de Premiers Secours en collaboration avec la Croix-Rouge de Bissau.
 - Amélioration des conditions de vie de la communauté de Suzana avec l'installation de fontaines ou de panneaux solaires.
 - Financement de Bourses d'études  pour les étudiants finalistes qui souhaitent poursuivre des études universitaires ou avoir une formation professionnelle.
 - Paiement des salaires des éducatrices d'enfance de l'école maternelle Capitão Luis Filipe Rei Vilar, car celles-ci ne sont pas rémunérées par l'État.





COMMENT POUVONS-NOUS GARANTIR QUE LES RESSOURCES SOIENT BIEN UTILISEES ?
L'Association Anghilau travaille avec les partenaires locaux à travers la Mission Catholique et une Commission de Suivi de la Communauté de Suzana. Cette Commission locale comprend le Prieur de la Mission de Notre-Dame de la Lumière, les Directeurs de l'École Secondaire et du Lycée de Suzana, ainsi que certains enseignants, en plus des représentants de l'Association des Mères et d'autres membres dignes de confiance de la Communauté qui soutiennent localement notre projet.
À la fin et au début de chaque exercice fiscal, le "Plan d'Activités et Budget" et le "Rapport d'Activités et Comptes" sont respectivement présentés pour approbation lors de l'Assemblée Générale Ordinaire.

ADHESION ET PARRAINAGE
Pour parrainer un enfant, il suffit de s’inscrire comme membre de l"Association, en envoyant votre formulaire d’inscription, sans effectuer aucun paiement. Puis, demandez à l’Association la liste des enfants à parrainer avec leurs photos, noms et dates de naissance. (Les enfants parrainés sont les élèves du Jardin-École de Suzana âgés de 4 à 6 ans).Ensuite, contactez Manuel Rei Vilar (mreivilar@gmail.com), actuel Président de l’Association Anghilau, pour indiquer le nom de l’enfant que vous souhaitez parrainer et envoyez une contribution mensuelle de 15 €. Vous pouvez effectuer les virements mensuellement ou payer pour 3, 6 ou 12 mois, selon ce qui vous convient le mieux.Pour vous inscrire comme membre, il vous suffit d’envoyer à l’Association votre formulaire d’inscription dûment rempli, accompagné du paiement des frais d’adhésion de 10 € et de la cotisation annuelle, également de 10 €.





Comment devenir parrain ou simplement membre de l'Association Anghilau?
Étapes pour parrainer un enfant :
1. Inscrivez-vous comme membre :
  • Remplissez et envoyez le formulaire d’inscription à l’Association.
  • Aucun paiement n’est nécessaire pour l’inscription initiale.
2. Demandez de la liste des enfants :
  • Demandez à l’Association une liste des enfants disponibles pour le parrainage.
  • Les enfants sont des élèves de l'Ecole Maternelle de Suzana, âgés de 4 à 6 ans.
3. Choix de l’enfant :
  • Après réception de la liste, choisissez l’enfant que vous souhaitez parrainer.
4. Communiquez votre choix para email au Président de l'Associacion:
Manuel Rei Vilar, actuel Président de l’Association Anghilau, en précisant le nom de l’enfant choisi pour le parrainage (e-mail : mreivilar@gmail.com).
5. Contribution mensuelle :
  • Effectuez une contribution mensuelle de 15 € pour soutenir l’enfant parrainé.
  • Le paiement peut être effectué mensuellement ou en tranches de 3, 6 ou 12 mois, selon votre préférence.
Ces étapes garantissent votre parrainage et un soutien continu à l’enfant choisi. 

Détails pour l’inscription comme simple membre sans parrainage:
Si vous souhaitez devenir membre de l’Association sans parrainer un enfant, procédez comme suit:
  • Envoyez le formulaire d’inscription dûment rempli.
  • Payez les frais d’adhésion de 10 € et la cotisation annuelle de 10 €.
N’hésitez pas à nous contacter pour toute information complémentaire !
ACCOMPLISSEMENTS
RÉNOVATION DU JARDIN DE L'ÉCOLE SUZANA
Jusqu'en 2020, avec le soutien des parrains et bienfaiteurs, Jardim-Escola a connu une transformation significative. Les murs intérieurs et extérieurs ont été peints, le toit endommagé a été remplacé par un nouveau toit traditionnel en tôle de zinc et le sol en terre battue a été recouvert par des mosaïques. Les portes ont été réparées et les anciennes latrines, en mauvais état, ont été remplacées par de nouvelles installations, désormais équipées de fosses septiques modernes. En outre, du mobilier adapté à l'enseignement préscolaire a été acheté, composé de 10 tables hexagonales et de 60 petites chaises, pour accueillir les 60 enfants qui fréquentaient alors la maternelle. Deux pergolas ont été construites pour servir d'espace de restauration et de loisirs, offrant un abri les jours ensoleillés et pluvieux. Le terrain environnant a été nettoyé et une clôture a été installée pour assurer une plus grande sécurité aux enfants. Ces améliorations ont abouti à un environnement plus sûr, plus stimulant et plus sain pour le développement des enfants. Le 18 février 2020, à l'occasion du 50e anniversaire du décès du Capitaine, et à l'initiative de la Direction du Groupe Scolaire Suzana, le Jardim-Escola a été nommé « Jardim-Escola Capitaine Luís Filipe Rei Vilar ».
CONSTRUCTION DE LA RESIDENCE DES PROFESSEURS
Le besoin d'une Résidence pour les Professeurs découle du fait que Suzana est isolée du reste du pays, étant limitée au nord par la frontière avec le Sénégal et à l'ouest par l'océan Atlantique. Un autre obstacle majeur est la connexion extrêmement difficile avec São Domingos, la ville la plus proche, par une route d'environ 40 km, dont l'état de dégradation la rend impraticable pour la plupart des véhicules. En conséquence, l'isolement de Suzana fait que les professeurs y affectés, confrontés à des conditions de logement précaires, ne restent pas à l'École. La continuité de l'enseignement est ainsi compromise, ce qui est déplorable pour les élèves.L'idée de construire cette Résidence nous a été suggérée comme une nécessité essentielle pour garantir la continuité et, par conséquent, la qualité de l'enseignement. L'existence d'une Résidence empêchera les professeurs de quitter Suzana pour s'installer ãilleurs dans d'autres localités de Guinée-Bissau plus attractives, mieux accessibles et offrant de meilleures commodités. Compte tenu de l'importance de ce besoin, l'Association s'est engagée à construire une Résidence pour 16 Professeurs. La Mairie de Cascais a contribué à l'électrification de la Résidence à travers le Projet Cascais-Suzana-2021.En 2024, la Résidence a été inaugurée en présence de la Direction de l'Association Anghilau sous le nom de "Résidence Cascais-Suzana".





CREATION DE LA BIBLIOTHEQUE SCOLAIRE
L'École de Suzana, qui accueille aujourd'hui plus de 700 élèves, fait face à une grave pénurie de matériel essentiel : les élèves ne disposent pas de livres. Face à cette situation, et à la demande des enseignants, la création d'une Bibliothèque Scolaire est devenue l'une des grandes priorités du Plan d'Activités de 2022. Cette bibliothèque a été conçue pour inclure des manuels scolaires pour tous les niveaux d'enseignement proposés par l'École de Suzana, du 1er cycle au 12e année.En plus des manuels, d'autres ouvrages ont été mis à disposition, tels que des grammaires, des dictionnaires, des encyclopédies, ainsi que des jeux éducatifs et ludiques destinés aux élèves de l'enseignement préprimaire. Les enseignants ont également demandé des livres de la littérature de jeunesse , ainsi que des œuvres d'auteurs lusophones, afin d'enrichir la collection. Ces livres ont été offerts par des écoles des municipalités portugaises d'Oeiras et de Cascais, aboutissant à l'envoi d'environ une tonne de matériel bibliographique, acheminé par voie maritime jusqu'à Bissau.Pour accueillir cette nouvelle bibliothèque, une salle délabrée de l'école secondaire a été entièrement rénovée. Le Projet Cascais-Suzana 2022, réalisé par la Municipalité de Cascais, a également contribué de manière significative à la création et à la mise en œuvre de cette bibliothèque, qui sert désormais de ressource précieuse pour toute la communauté scolaire.Étant donné que la langue portugaise est le plus grand trésor que le Portugal et la Guinée-Bissau possèdent en commun, la Bibliothèque de Suzana a été baptisée du nom de "Bibliothèque Camões".





REPAS QUOTIDIEN
En 2023, dans la continuité du repas offert aux enfants à l’époque du Capitaine Rei Vilar, lorsque ceux-ci partageaient le repas avec les soldats de la Compagnie, l’Association Anghilau a décidé de financer la fourniture d’un repas quotidien pour les enfants, fréquentant le Jardin-École Capitaine Luís Filipe Rei Vilar pendant toute l’année scolaire. Le coût de cette opération a été estimé à 3 905 euros, soit 2 561 680 XOF (1 euro = 656 XOF).
Le coût de cette opération, incluant le salaire de la cuisinière Gabriela pendant 6 mois (120 000 XOF), a été de 2 402 euros, ce qui correspond à 1 575 900 XOF. Le Projet Cascais-Suzana 2023, établi avec la Municipalité de Cascais, a couvert ces dépenses.

BOURSES D'ETUDES
Formation professionelle
En 2023, l'Association Anghilau a financé quatre bourses d'études afin de permettre à quatre jeunes de suivre des formations professionnelles intensives, notamment dans les domaines suivants :
  • Permis de conduire professionnel pour véhicules lourds ;
  • Formation en électricité pour l’entretien des circuits électriques et des panneaux solaires installés à Suzana ;
  • Formation en plomberie pour la maintenance des systèmes de canalisations d’eau courante ;
  • Formation en informatique (matériel) pour assurer la maintenance d’un réseau informatique à Suzana.
En 2024, l'Association Anghilau a attribué une bourse d'études à un jeune de Suzana pour suivre une formation en construction civile.
Après avoir terminé leurs formations, ces étudiants retourneront à Suzana pour mettre leurs compétences au service de la communauté.
BOURSES D'ETUDES
Formation universitaire
Pour la première fois, en 2024, l'Association Anghilau a attribué trois bourses d'études pour des formations universitaires.
Deux bourses ont été accordées à deux jeunes étudiants inscrits dans un cursus de droit, tandis qu'une autre bourse a été octroyée à une étudiante, suivant un programme universitaire en Education de la Petite Enfance.

NOS HISTOIRES

ET LES LARMES SE SONT SÉCHÉES DE SES YEUX POUR TOUJOURS...

J'ai également accompagné mon frère à son embarquement pour le « Niassa », un navire de la Compagnie Colonial de Navigation. 

C'était en juillet 1969 et le Niassa ne se rendait pas cette fois-ci au Mozambique, mais en Guinée. Je me souviens de l'angoisse de ma mère en voyant son fils aîné partir pour la guerre. Luís était capitaine de cavalerie et allait commander une compagnie dans le nord de la Guinée, dans un village à 10 km du Sénégal, portant un nom étrange, un nom de femme : Suzana. Luís avait 28 ans. Il était déjà marié et avait deux jeunes enfants : Tiago et João Luís. 

L'atmosphère mêlait la jovialité apparente des jeunes soldats qui partaient et la tristesse des familles qui leur disaient au revoir. Je tentais de consoler ma mère en lui disant que Luís était préparé pour la guerre. Après tout, c'était son travail. Et il était un jeune capitaine, mais très conscient de ses responsabilités et bien préparé, très bien préparé. Le bateau s'éloignait alors, en direction de l'horizon. Nous partions du Port d’Alcântara vers Cascais dans la voiture de notre ami Filipe Matos, qui s'était proposé de nous accompagner. En arrivant à Oeiras, nous avons vu le Niassa, encore assez près de la côte. 

Près du Fort de São Julião da Barra, Maria do Carmo, ma mère, a demandé à l'ami Filipe de garer la voiture. Elle est sortie de la voiture et a escaladé les rochers du fort de São Julião pour se rapprocher un peu plus du Niassa. Le bateau était là, sous nos yeux, mais il s'éloignait déjà hors de la baie. Mais Maria do Carmo continuait à marcher sur les rochers pour se rapprocher un peu plus de son cher fils qui partait à la guerre... jusqu'à ce que le bateau disparaisse à l'horizon et je vis ma mère, le visage baigné de larmes, revenir vers la voiture. 

Mais Luís est revenu. 

Il est revenu en décembre. Il venait avec son chien, un berger allemand nommé Askur. Avec lui, il y avait aussi un homme noir, son guide Felupe, l'ethnie qui peuple Suzana. Il s'appelait António Blata, mais nous, ses frères et sœurs, avons immédiatement commencé à l'appeler Mulata. Il avait aussi de jeunes enfants là-bas, en Guinée. Nous l'aimions beaucoup et lui aussi nous appréciait. Mes frères les plus jeunes l'ont emmené au cirque au Coliseu à Lisbonne et il était émerveillé. 

Toute la famille est venue chez nous pour voir Luisinho (c’était ainsi que nous l'appelions). Et mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, mes cousins et beaucoup d'amis sont venus. Et ma grand-mère, pleine d'inquiétude, lui disant : 

 - Luisinho, fais attention, fais très attention, nous voulons tous que tu reviennes en bonne santé.

 Et il répondit à ma grand-mère : 

 - Je peux revenir pieds joints, mais je reviendrai toujours avec honneur !...

 Cette phrase reste vivante dans ma tête : 

 - Je peux revenir pieds joints, mais je reviendrai toujours avec honneur !

Luís retournerait en Guinée quelques jours plus tard, cette fois par voie aérienne. Après la souffrance de la première séparation, nous avons supplié notre mère de ne pas aller à l'aéroport, car nous ne voulions pas la voir souffrir à nouveau lors du départ de Luís. Mais elle voulait y aller et insistait... elle finit par se convaincre... mais elle pleurait amèrement en nous voyant partir pour l'aéroport. Et Luís est parti. Je me souviens de lui nous faisant signe au départ de l'embarquement. Et ce fut la dernière fois que j'ai vu mon frère. 

Le 18 février 1970, au début de l'année suivante, avant d'aller enseigner mes premiers cours universitaires à l’Institut Supéreur Technique de Lisbonne, je devais donner un cours de mathématiques à Micà, une jeune fille qui détestait cette discipline. Pour elle, les chiffres étaient toujours une énorme complication et les expressions numériques, un terrible casse-tête. Les puissances et les exposants étaient absolument  incompréhensibles pour elle. Je suivais cette jeune fille trois fois par semaine avec peu de résultats visibles. Et là, j'étais une fois de plus, avec toute ma patience et mon attention, à aider Micà en mathématique, quand on frappa à la porte de la salle où je donnais la leçon. Ce n'était pas habituel d'être interrompu. J'ai ouvert et c'était mon père accompagné de Vítor, un ami. J'ai immédiatement compris qu'il se passait quelque chose d'important et grave. Mon père s'est accroché à moi et m'a dit : "Luisinho a été blessé au combat." En voyant mon père s'accrocher à moi, j'ai regardé l'ami Vítor qui m'a fait un signe de tête et c'est avec ce seul signe que j'ai compris qu'il n'était pas "blessé"… mais qu'il était mort ! Et sans rien ajouter, mon père m'a dit : - Va dire à ta mère que je ne peux pas ! 

Ma mère était alitée à cause d'un problème de colonne vertébrale. Cela faisait plusieurs jours qu'elle était au lit. Quand je suis entré dans la chambre, elle a immédiatement vu qu'il se passait quelque chose et m'a demandé : - Que s'est-il passé ? Et je me suis jeté dans ses bras en pleurant. Je sanglotais pendant qu'elle me caressait les cheveux et continuait à me demander ce que j'avais. - Qu'est-ce qu’il ne va pas, mon fils ? Alors j'ai murmuré : "Luisinho a été blessé au combat..." Ma mère n'a pas pleuré, et elle n'a jamais plus pleuré de sa vie, car les larmes se sont séchées dans ses yeux pour toujours...


                                                            José d'Encarnação

En ce jour de l'année 2000, la coiffeuse du foyer du troisième âge n'était pas disponible, et Maria do Carmo avait vraiment besoin de se laver les cheveux et de se coiffer. Elle décida donc de sortir et d'aller chez la coiffeuse du quartier. Ce n'était pas la première fois que Mme Maria do Carmo se rendait là-bas. Cependant, cette fois, voyant que la coiffeuse était une dame africaine, elle eut la curiosité de savoir d'où elle venait. Une conversation en entraînant une autre (on sait comment ça se passe…), la surprise surgit soudainement, complètement inattendue, plus inattendue que toutes les surprises. 

– De Guinée – répondit-elle. 

– Et d’où exactement ? 

– D'un village appelé Suzana. Il est situé à 10 km de la frontière avec le Sénégal, au nord-ouest de la Guinée-Bissau. 

– Suzana ? Mais c’est à Suzana que mon fils a été et a commandé sa compagnie… 

– Mais Madame, êtes-vous de la famille du capitaine qui est mort à la guerre, le capitaine Luís Filipe Rei Vilar ? Mme Maria do Carmo sursauta en entendant prononcer le nom complet de son fils. 

– Oui, je suis sa mère. Il est mort, oui, au combat en Guinée, le 18 février 1970… Mais vous, qui êtes si jeune, comment connaissez-vous le nom de mon fils ? 

– C’est parce qu’à Suzana, nous vénérons beaucoup sa mémoire ! Maria do Carmo sursauta encore davantage. 

– Oui ? Pourquoi ? 

Et la coiffeuse commença à énumérer, avec enthousiasme, la série de bienfaits que le capitaine avait réussi à apporter au village lorsqu'il y était en service avec sa compagnie. Il avait combattu, oui, lui et ses hommes, pour défendre la population, affirma la coiffeuse ; mais le plus important était toute l'œuvre sociale qu'il avait menée, notamment dans le domaine de l'instruction, avec la construction d'une école, une petite école de 25 x 10 mètres. « Combattre, construire et enseigner » était sa devise ! 

À Suzana, on l’appelait le Capitaine des Noirs ! Les enfants étaient rassemblés dans un rayon de 5 km pour aller à l’école et, avant d’être ramenés chez eux, partageaient la ration des soldats, leur soupe… C’est pourquoi ces enfants étaient surnommés les “soupitos”. Et ils se nomment encore aujourd’hui ! 

La surprise dans la famille

La nouvelle tomba à l’improviste. Sur la mission de Luís Filipe Rei Vilar, né à Cascais le 12 novembre 1941, et, surtout, sur les circonstances de sa mort tragique, des informations contradictoires avaient été divulguées, et la famille, attristée, avait préféré conserver le souvenir du brillant parcours académique et militaire qu’il avait eu. Il avait été un élève brillant à l'École Technique et Lycée Salésien de Santo António, à Estoril ; il avait pratiqué le hockey sur patins au Groupe Dramatique de Cascais ; il s’était distingué à l’Académie Militaire, notamment en équitation, ayant participé à plusieurs concours à l'Hippodrome de Cascais, qui porte aujourd'hui le nom de Manuel Possolo, maître d'équitation de Luís. 

Cette information rappela donc à la mémoire les bons moments ainsi que les mauvais. Maria do Carmo décéda le 6 janvier 2004. Les fils Duarte, Manuel et Miguel, eux, ne restèrent pas tranquilles tant qu’ils n’avaient pas tiré au clair ce qui s’était passé et la raison de cette vénération des Felupes pour leur frère aîné. Il lui avait été attribué, à titre posthume, la Médaille des Services Distingués Argent avec Palme (« Journal Officiel » du 11-5-1970), soulignant que « sur le plan de l'action psychologique, il avait agi comme un véritable apôtre, gagnant le respect et l'admiration des populations, qui lui faisaient une confiance aveugle ; 

Sur le plan opérationnel, il s’était distingué par sa ferme détermination à battre l'ennemi dans les zones de refuge et par l'exemple de sa présence dans les lieux les plus risqués ». On apprit par la suite que, également à Suzana, après sa mort, une plaque avait été installée en sa mémoire, aujourd’hui disparue. La Municipalité de Cascais, par délibération unanime du 5 juin 1970, avait donné le nom de « Capitaine Rei Vilar » à une rue du quartier Navegador, le même jour où la Municipalité avait décidé d'honorer, dans le même quartier, la mémoire d’un autre natif de Cascais, le Sergent João Vieira, mort au combat en Angola, à 23 ans, le 6 août 1965, aussi ancien élève de l'École Salésienne d'Estoril lui aussi. 

L'oeuvre en cours

 Tout d’abord, la nouvelle donnée par la coiffeuse provoqua beaucoup de surprise et un certain doute au sein de la famille. Cependant, en avril 2016, le frère Miguel reçut le message d’un inconnu, un certain Luís Costa, anthropologue, récemment revenu de Guinée où il s’était rendu pour préparer sa thèse de doctorat et avait vécu quatre mois à Suzana. Le message disait : 

« Je tiens à vous informer que la mémoire de votre frère, le capitaine de Cavalerie Luís Filipe Rei Vilar, commandant de la CCAV 2538 […] reste bien vivante et respectée. Les habitants de Suzana parlent avec enthousiasme et nostalgie de votre frère et racontent l'intérêt et le respect qu'il portait aux gens de Guinée, en particulier aux Felupes de Suzana. » 

Et c'est ainsi qu'en janvier 2017, à la suite de ce message, les trois frères Manuel, Duarte et Miguel partirent pour la Guinée. 

Manuel écrit, le 30 de ce mois : « En arrivant à Suzana, quelle surprise ! À notre arrivée, nous avons été accueillis par environ 200 enfants qui chantaient et dansaient, tous magnifiquement coiffés, propres et bien habillés. Je n’en croyais pas mes yeux ! Toute la population nous attendait ! Nous sommes restés à Suzana pendant 4 jours, logés dans des cabanes de la mission catholique. Ce furent 4 jours de vie commune avec la population, les Felupes, l’ethnie locale. 

Ce fut aussi un grand bonheur ! 

Nous sommes allés sur les lieux où tout s’était passé. Il reste encore quelques guides Felupes vivants qui avaient rejoint la compagnie à l'époque, et leurs récits détaillés, notamment sur les circonstances de la mort de Luís, furent pour nous des témoignages très précieux. » Parmi eux, celui du Père Zé (José Fumagalli), déjà âgé de 80 ans, qui dirigeait la Mission Catholique à cette époque et qui avait connu et côtoyé le capitaine, confirma également ces informations. 

Les autorités locales (le Conseil des Grands Hommes) les accueillirent à bras ouverts ; et la Mission Catholique (alors dirigée par le Père Abraão, puis par le Père Vítor) leur offrit un hébergement modeste, car, en vérité, Suzana est un village pauvre, avec peu de ressources. 

Le résultat de ce premier voyage à Suzana fut la promesse des frères Rei Vilar de poursuivre l'œuvre initiée par leur frère Luís Filipe, concernant l'éducation des enfants, dans des conditions particulièrement adverses. 

Le Projet Kassumai

 C’est ainsi que naquit spontanément, avec cet objectif, le Projet Kassumai, qui mena, en 2020, à la création de l'Association Anghilau (« enfant » en langue Felupe). Trente-cinq enfants furent parrainés : Adelaide da Silva, André Djejo, Bequita Ampabagai, Davide N’Manga, Necas Sambu, Olívio Bussa, pour ne citer qu’eux, qui apparaissent, heureux et timides, dans la vidéo Kassumai réalisée par Casper Steketee et Manuel Rei Vilar. Ce film raconte non seulement la vie du frère Luís, mais cherche surtout à rendre hommage à l’accueil chaleureux reçu de la population et, surtout, à encourager amis et proches à soutenir ce projet éducatif. 

Kassumai, le nom du projet, est la salutation Felupe qui signifie à la fois « bonheur, paix et liberté ». Quand quelqu'un salue un autre – « Kassumai ! » – l’autre doit répondre « Kassumai Kep », qui veut dire « pour toujours ! ». Une leçon d’humanité à retenir de nos frères africains ! 

De là, la suggestion de réhabiliter l'école et de construire un bâtiment répondant aux besoins fut franchie rapidement. 

Les réalisations du projet

 L’école maternelle, qui était délabrée, a été complètement réhabilitée : 

  • Rénovation du toit
  • Pavage des salles
  • Peinture des murs
  • Acquisition de mobilier adapté à l’enseignement préscolaire
  • Réparation des portes endommagées
  • Construction de nouvelles installations sanitaires avec deux fosses septiques
  • Création de deux pergolas pour que les enfants puissent manger et jouer les jours de pluie
  • Mise en place d’une clôture pour une meilleure sécurité des enfants.

 En 2017, les frères Rei Vilar avaient rencontré à Suzana un homme blanc de l'ONG VIDA – Volontariat International pour le Développement Africain, organisation créée en 1992 et basée à Lisbonne. VIDA a concentré une grande partie de son activité en Guinée, notamment pour répondre aux besoins urgents de nutrition des enfants, dans le cadre du Programme National de Nutrition de Guinée-Bissau. Une collaboration utile avec la future « association » de bonne volonté réunie par la famille fut rapidement mise en place. 

La figure clé du projet sur le terrain est aujourd'hui M. Olálio Neves Trindade, responsable de l'ONG VIDA en Guinée-Bissau, en partenariat avec le curé de Suzana, le Père Vítor Pereira. 

La commémoration

 Le 18 février 2020, 50 ans après la mort du Capitaine, les nouvelles installations préscolaires furent solennellement inaugurées sous le nom de Jardin d’Enfants Capitaine Luís Filipe Rei Vilar. Ce nom fut choisi par la direction du regroupement scolaire de Suzana, en présence de douze parrains et marraines, des autorités locales (administratives, religieuses et scolaires), et du Comité des Mères.

 L’école maternelle accueille désormais plus de 70 enfants, et le regroupement scolaire de Suzana, qui a évolué à partir de la petite école créée par le capitaine, compte aujourd’hui plus de 700 élèves. 

De nouveaux projets

 La construction d'une résidence pour les enseignants de Suzana a été le deuxième objectif du projet en 2021, essentiel pour fournir un logement adéquat aux enseignants. La nouvelle résidence a été achevée en juillet 2021 et est prête à accueillir les enseignants à partir de la prochaine année scolaire ; elle a été remise aux autorités scolaires au cours des dernières semaines. La réhabilitation du Jardin-École, ainsi que la construction de la nouvelle résidence pour les enseignants, ont été entièrement financées par les dons issus du parrainage des enfants. 

Qu'est-ce qui reste à faire ?

Il est cependant compréhensible que des projets de cette envergure ne soient jamais considérés comme totalement achevés, et chaque fois qu'une solution est trouvée, un autre problème surgit avec urgence. Dans ce sens, un troisième projet est en cours, visant à réhabiliter les autres bâtiments scolaires, y compris l'achèvement du Lycée, qui a été entièrement construit par la communauté de Suzana. 

En mars 2020, la toute nouvelle Association Anghilau a décidé d'informer la municipalité de Cascais des travaux réalisés à Suzana et a demandé une réunion avec la Division des Relations Internationales. Lors de cette réunion, la municipalité s'est montrée disposée à analyser ce troisième projet, intitulé Projet Cascais-Suzana, qui est encore en cours d'évaluation. L'approbation de ce projet serait en effet la reconnaissance de tout le travail accompli jusqu'à présent et, d'une certaine manière, une façon pour la municipalité d'honorer, tout comme les Felupes l'ont fait, la mémoire du Capitaine Luís Filipe Rei Vilar, un fils de Cascais, toujours présent dans cette ville de Cascais et dans le cœur des habitants de Suzana.

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